Trail hivernal du Sancy Mont-Dore

ParGuillaume PETIT

Trail hivernal du Sancy Mont-Dore

5… 4… 3… … 2… … 1 !!! C’est partiiiiii !!! Le speaker hurle au micro, et la foule applaudie les 1400 coureurs. Ils jouent des coudes l’espace de quelques mètres, dans un bruit sourd constant de chaussures aux pas de plus en plus espacés. Il est 9h, et ce dimanche, le trail du Sancy est bel et bien parti ! 16 lions sont lancés dans l’aventure, et pour la majorité c’est la deuxième fois. Mais cette année, ils ne demandent qu’à exprimer leur soif des hauteurs et à courir dans la neige. Car oui ! la neige est présente sur tout le parcours !

Mais revenons avant tout sur un weekend au Mont-Dore avec « la famille » (© François HERVE janvier 2019).

Tandis que quelques-uns sont déjà dans les restos du Mont-Dore, d’autres sont encore sur les routes enneigées pour tenter d’arriver tant bien que mal à la station thermale, et quelques autres arriveront samedi, le lendemain.

Chacun prend possession de son logement typé montagnard, enfin presque … Certains r’nards seraient même restés en déco !

Photo non contractuelle !!! Nous tenons à préciser que les propriétaires de cet appartement ont été obligés de régulariser une taxe supplémentaire sur l’assainissement collectif du 12 au 13 janvier 2019, et ont été contraints de remplacer la tirette des toilettes qui a vieilli prématurément.

Une fois bien installés, on peut admirer le Mont-Dore et ses beaux paysages enneigés !

Il parait même que s’il n’y avait pas les nuages, on apercevrait le soleil !?! (© Djam janvier 2019).

Mais au fait ?! Quelqu’un a vu Jaminou ???

Ouf !! oui il était bien à la séance de déblocage du samedi matin.

Pierre a accusé quelques minutes de retard (information importante pour l’année 2019)

Il est évident que ce déblocage… débloque ! Après les 2 km de descente sur le parcours officiel du lendemain, nous voilà déjà en train de grimper les premières difficultés à la sortie de la ville. PPFFOOUUU… ça grimpe chef ! La course c’est demain…

Mais finalement, un déblocage récompensé par une neige tendre, et nous avons pu marquer les premières traces dans la neige sur le départ du sentier du lendemain.

Et ça aurait été dommage de rater ça :

Mais au fait ?! Quelqu’un a vu Djam ???

OOUUUUFFF !!! On a cru le perdre une deuxième fois !! Il était bien présent chez René le roi des saucissons fromages à volonté. Un gars de chez nous en plus, on y a droit chaque année ! Un pote à Francky quoi…

Pendant ce temps là, les autres lions ont cherché une galette hollandaise… mais au Mont-Dore… ils connaissent pas…

Avant le retrait des dossards, c’était l’occasion de prendre le navette, enfin le bus… enfin… le superbus qui peut faire monter 100 personnes quand t’as de la place pour 60 !!! Quand y’en a plus, y’en a encore ! Et bien on est tous tous tous rentrés dedans !!!!!

Toutes nos condoléances au gant gauche de Séb, qui s’est fait écraser pendant toute la durée du voyage !

Petit tour dans les hauteurs, au pied des pistes de ski. Marco, le seul courageux, a skié même dans un brouillard épais. Nous avons préféré la balade et le vin chaud 🙂 Quoi que pour Francky, il hésitait à prendre une bonne truffade pour le goûter.

« Et toi ma Gigi !! tu viens manger la truffade ce soir ? » « Non, je préfère prendre un thé ! » « Gigi…. voyons… une truffade ? » « Non non… un thé ! »

Mais au fait ?! Quelqu’un a vu Damien ???

OOOOUUUFFF !!! Sauvé, il est en pleine bataille de boules de neige avec les lionceaux en Z6 récup Z4. Qui a gagné ?

Il est l’heure de redescendre !! Les dossards nous attendent.

Et surtout !!! rendez-vous à 18h45 précises au resto (© Francky janvier 2019).

Le resto, parlons-en ! Il est rempli de lions. Et ça sent bon la truffade !

Certains se concentrent déjà sur la course du lendemain :

Comment sera la digestion pendant la nuit ? Un expert de la discipline nous en parle :

« Le Sancy, c’est la seule course où tu te lèves la nuit d’avant, non pas pour pisser, mais pour boire des litres tellement t’as bouffé la truffade la veille » (© Séb janvier 2019).

Allez hop !!! tous au dodo … rendez-vous à 8h30 demain matin devant les termes pour l’échauffement !!! faut pas abuser, quoique…

8h30, dimanche

La fine pluie a fait fondre la neige qui restait jusqu’alors sur la route. Finalement c’est rassurant, car 1400 coureurs qui dévalent une patinoire, c’est pas très sécurisant, surtout en descente.

Mais au fait ?! Quelqu’un a vu Djaminou ???

« EH OHHH, je suis là !!! » (© Djam janvier 2019).

On se retrouve tous pour l’échauffement. C’est décidé, enfin, le coach l’a décidé : ça sera échauffement en côte ! Oups… en côteS car nous les avons faites deux fois. Mais c’est pour la bonne cause : il y avait LA photo du Sancy !

Mais au fait ?! Quelqu’un a vu Séb ???

Arf, Séb ? demi-tour… en urgence à l’appart, le dossard n’était pas une option mais il était obligatoire !!!!

8h58… tout le monde se place sur la ligne. Mais comment ont-ils réussi à loger 1400 coureurs ? On s’en fiche, plus de questions à se poser, il faut être sur les strating-blocks. On se check les uns les autres, on n’aperçoit plus du tout le coach qui doit être en première ligne. Et le décompte commence, 5…4…3… …2… …1… go ! Les premiers pas sont compliqués avec toute cette foule de fous furieux. Une petite ligne droite de 100m, un virage à gauche, et c’est parti pour 2 km de descente de 3 min au k à moins de 4 au k.

On se fait doubler, mais l’expérience nous fait garder notre rythme car le premier pétard peut faire très mal s’il n’est pas anticipé. Et c’est le cas, les trailers du début se font tout de suite rattraper dès les premières pentes, même dans le paquet des 200 premiers.

Ensuite un faux plat, sur 1 km nous permet de trouver une allure bien supérieure à la moyenne finale. Il faut en profiter, mais pas trop, car dès le premier grand virage à gauche, il faut monter, monter, et encore monter. Au début, on alterne entre la marche et la course, puis progressivement, on s’aperçoit que la montée de genoux devient notre locomotion pour pouvoir avancer. Alors on marche de plus en plus. Finalement ça ne fait que grimper et la marche devient quasiment permanente et les reprises de charge en courant sont de plus en plus compliquées et certainement traumatisantes pour la suite. Mais on sert les dents et on continue.

Ça ne fait que grimper, encore et encore. On ne peut pas s’empêcher de regarder au moins une fois la longue file de coureurs qui traîne derrière nous, sauf, que la même est certainement devant nous.

Puis arrive enfin le premier palier après la plus longue ascension du parcours. Elle nous a fait mal, mais voilà enfin ce petit virage à droite. Puis ce sentier dégagé qui longe la plaine, pour redescendre l’espace de quelques minutes sur le lac du Guéry, nous fait du bien ! Tout est blanc, les appuis sont bons, et le lac est enfin visible. Quelques mètres encore et il est juste à côté, gelé ! Il est magnifique !

Mais ce plaisir visuel n’a duré que quelques instants… Car il faut prendre un virage à gauche, le sentier devient de plus en plus technique et ça monte de nouveau. On retrouve en quelques centaines de mètres les pires dénivelés positifs que nous avons dû affronter quelques min auparavant.

Tout devient physique, très intense. Pourtant, les cuisses et les mollets veulent encore s’exprimer, surtout quand les oreilles entendent des encouragements de plus en plus proches ! C’est certainement à cet endroit que les paysages sont les plus beaux, on en oublie les douleurs et les pentes avec des passages à 20%.

La forêt sous la neige, le givre sur chaque branche que nous caressons dans nos déséquilibres et dans nos pas fragiles. La vitesse nous emporte parfois sur quelques mètres, puis les passages techniques de quelques pilotis glissants nous invitent à ralentir un peu.

On aperçoit les premiers spectateurs de la montagne. Ils sont de plus en plus présents et surtout, ils encouragent tout le monde, reconnaissants des efforts fournis. Pourtant à ce nouveau palier, nous ne sommes qu’à 9km.

La foule est très présente autour de ce palier mythique : le premier ravitaillement. A cet endroit précisément, le parcours se scinde en deux. Il faut faire un choix : à gauche 20km, à droite 30km.

Seul Steve a fait le choix de dompter la montagne sur le 30km. Une sacrée décision qui lui sera payante à la fin :

Je n’avais pas des jambes de folie ce dimanche matin. Bref…. ça se joue un peu dans la tête aussi il faut le dire. L’important c’est de se faire plaisir! Et Comme chaque année j’étais tellement content d’être là! J’ai mis un peu de temps à rentrer dans la course mais à l’arrivée du 9 ème je n’étais pas trop entamé… alors ira ? ira pas ??!! J’étais un peu tenté de revoir le parcours du 30 km qui est magnifique et …. Mais difficile… Je n’ai pas réfléchis longtemps en repensant à tout le travail réalisé avec le coach et les lions depuis décembre… Donc let’s go et avec un peu d’chance je verrais bien un r’nard!! Après coup je ne regrette pas mais chaque année je me dis la même chose : c’est beau c’est top mais qu’est ce que c’est dur!

Et sur le 20km, il faut à nouveau grimper une majorité de faux plats entrecoupés de passages à 15%. La plus grande difficulté de ce palier, jusqu’au km 12, est le froid soutenu par un vent glacial pendant 20 min environ. Nous sommes alors au point culminant du parcours. La solitude se fait sentir, même avec un coureur devant et un derrière à quelques mètres de nous. Les muscles se durcissent et se tétanisent. Le mental prend le relais !

Au passage du col, la descente devient en quelques mètres très technique. Les appuis doivent être maîtrisés dans des espaces parfois très petits et glissants. Puis plus nous descendons, plus le terrain change. Les appuis doivent s’adapter à une alternance de neige très souple, de cailloux, et de terre retournée par le passage des premiers. La glissade en surface est parfois plus efficace que d’enfoncer les pieds. Les mollets travaillent de plus en plus, et sans relâche.

A l’approche des dernières centaines de mètres de la grande descente, la reprise du bitume fait mal. Elle nous oblige à courir plus vite mais surtout elle nous fait des secousses dans les jambes. Sans s’en rendre compte, on est en train de se faire mal.

C’est au passage du point le plus bas du parcours, le temps de traverser la route principale du Mont-Dore, que nos muscles se relâchent quelques secondes sur une centaine de mètres de vrai plat. Mais c’est aussi à ce moment là que la reprise de charge est compliquée ! Très compliquée.

Il faut enchaîner et courir encore. Et la majorité d’entre nous a subi les crampes et les contractures. Il a fallut les maîtriser jusqu’à la fin. Il nous reste encore 5 km, dont à nouveau 4 km d’ascension.

Le Sancy c’est aussi ça ! Il faut tenir et ne jamais penser que le parcours est de plus en plus facile, car en réalité c’est tout l’inverse ! Jusqu’au dernier km, la descente vers l’arrivée est l’une des plus dangereuse du parcours. Il faut être vigilant du début, à la fin ! Et garder sa lucidité et son équilibre jusqu’au bout est aussi un défi en soi !

Au final, 15 lions et 1 lionne, tous finishers !

Bravo à tous !

Un grand merci à toutes les familles qui nous ont encouragé sur place ! Vous êtes d’une générosité inestimable ! Merci !!

PS : Quelqu’un a vu Djaminou sur le parcours ?

Résultats 2019

Comme chaque année, plus de 1400 coureurs ont pris le départ !

Sur le 30 km

Steve était le seul lion à partir s’aventurer sur cette distance. Il termine 14e en 3h10. Un temps record dans ces conditions et une performance qui inspire le respect !

Sur le 20 km

  • Pierre 13e en 1h50
  • François 44e en 2h04
  • Nicolas Pom’Pom 54e en 2h06
  • Yo 56e en 2h06
  • Dam 100e en 2h17
  • Olivier 141e en 2h24
  • Benoît Tassez 148e en 2h25
  • Guillaume 171e en 2h28
  • Franck 186e en 2h30
  • Tristan 222e en 2h35
  • Julien Pain 248e en 2h41
  • Seb 282e en 2h44
  • Marco 322e en 2h48
  • Pif 362e en 2h53
  • GIGI 716e en 3h43 avec sa fille

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