IRONMAN 70.3 MARRAKECH

ParDamien FRUCHON

IRONMAN 70.3 MARRAKECH

Me voilà de retour en France, avec un temps digne de cette période, après une semaine passée au chaud sous le soleil Marocain. Il est donc grand temps que je revienne sur cet Ironman 70.3 qui restera gravé dans les annales. Pas niveau chrono mais plutôt logistique, parc vélo, conditions des transports…

Lundi 21 octobre

Départ direction NANTES, pour une fois j’évite PARIS. Pour un vol via TRANSAVIA ( pour ceux qui connaissent mes expériences et bien figurez-vous que tout s’est bien passé… pas une seule péripétie au moment de l’enregistrement, oufff). Je dépose donc nos valises et mon nouveau joujou, démonté de A à Z, calé et protégé dans sa valise. C’est assez surprenant mais très bien pensé.

Malgré tout, le stress reste palpable au moment de laisser ma valise pour l’embarquement. J’ai qu’une hâte :

  • Le récupérer
  • Le remonter
  • M’assurer que tout fonctionne

Car croyez-moi, il y a eu beaucoup de surprises. Le label IRONMAN avait notamment comme partenariat « ROYAL AIR MAROC » (désolé pour la mauvaise pub), mais qui pour ceux qui le souhaitaient, le transport de la valise vélo était gratuit. Sur ce coup là, j’ai senti le coup venir.

RÉSULTAT : Sur un forum Facebook « les brefs Ironman Marrakech », j’ai pu constater un nombre incalculable de vélos avec le cadre, patte de dérailleur, ou encore des roues, cassé(e)s à l’aéroport de MARRAKECH.

Sérieusement avec l’expérience, je vous conseille de vraiment bien protéger votre vélo lors de vol. Il est préférable de surprotéger votre vélo même si vous faites confiance à votre valise.

Bref, après cette apartheid, retournons à nos dromadaires, 3H plus tard, me voilà en possession de mes valises et de mon vélo. Une navette nous attend. Direction l’Hôtel, on s’installe dans notre chambre, le top.

Lors de mes précédents voyages j’arrivais 2-3 jours avant la compétition pour ensuite profiter du séjour. Cette fois-ci ce sera l’inverse. Nous profiterons de notre séjour avant l’épreuve. Mais que les tentations furent extrêmes lorsque l’hôtel nous liste les prestations auxquels nous avons le droit : « buffet à volonté, des pizzas et autres mets à longueur de journée, opeeeen bar,… » pouahhh comment je vais résister???

Les jours passent… On s’acclimate ou pas…, on visite, on profite du séjour. Quelques derniers entraînements à vélo, où je découvre l’état du bitume et dès ma 1ére ballade, je perds mon porte bidon dû aux vibrations. « Là obligation de vérifier tous les serrages, car c’est du PARIS/ROUBAIX ».

En Cap, bizarrement la chaleur est supportable, mais ce qui est désagréable c’est l’air chaud et sec, dès lors que tu inspires cela te brûle la gorge. Mais je n’ai qu’une hâte : vivement dimanche. Je sais que la qualité de la route sera moyenne, le parcours vélo pas vraiment plat D+890m. Va donc falloir jouer avec les conditions du jour.

Vendredi 25 Octobre

On y est, c’est devenu une routine, récupération du matériel, maintenant ce n’est plus une surprise pour personne, tout le monde sait comment cela se passe. Je récupère sacs de transitions, bonnet, dossard, tatouages, le tout au circuit automobile MOULAY EL HASSAN, impressionnant. Puis je prends mes marques en regardant le parc vélo et départ de la CAP. La finish ligne est là.

Samedi 26 octobre

14H : Sacs de transitions et bike ready, direction de nouveau au circuit automobile MOULAY EL HASSAM, pour prendre une navette qui m’emmènera au départ vélo et natation, pour déposer vélo et sac de transition.

16H : Au circuit je retrouve Cédric CATY rapidement malgré le monde. Il vient juste d’atterrir et remonte tranquillou son vélo avant de le déposer. Petite photo oblige.

17H : Direction le point de ralliement pour confier nos vélos et prendre la navette.

Et là, c’est la stupéfaction. Nous découvrons un bus mais surtout des camions bennes. Je regarde Cédric « Attends ils sont sérieux??? ». La plupart des athlètes ont les mains sur la tête.

C’est à ce moment là que je me souviens avoir lu sur le GUIDE : « Ne vous inquiétez-pas, les bénévoles seront au petit soin avec vos vélos »

Whattt??? J’ai même hésité à mettre mon vélo dans le bus et moi dans la benne… Non mais c’est pas possible, ils n’arriveront jamais au bout ainsi disposés. Sachant que la route pour se rendre au rdv est disons « un chemin partiellement goudronné ayant subit quelques petits passages de poids lourds créant des crevasses énormes ». Comme tous les autres, je laisse mon vélo les mains moites et tremblantes.

Je monte dans le bus, et je ne suis pas le seul à être en état d’ébullition et perplexe au vu des visages.

C’est donc avec une grosse appréhension que j’attends mon vélo avec impatience. Résultat : bah pas mieux que je l’imaginais, les vélos étaient tous couchés les uns sur les autres. C’était horrible.

Chacun récupère son vélo tant bien que mal et vérifie et parfois constate les dégâts, pour ma part un éclat de peinture sur la fourche. Dégouté….

Cédric essaie de me détendre, « c’est rien t’inquiète, c’est juste un éclat de peinture, c’est facilement réparable ». Oui heureusement, car j’étais à 2 doigts de me transformer en Hulk tellement la rage. Je me dirige donc au parc déposer le vélo, un peu furax et pour enfoncer le clou, les places sont chères, nous sommes collés les uns sur les autres. Et je constate qu’il y en a un qui :

  • soit est un fou…
  • soit a retrouvé son vélo cassé à l’aéroport et a dû en louer un
  • soit connait le parcours auquel on va faire face le lendemain

Ensuite on découvre le parcours natation qui me fait oublier un peu le reste. C’est à couper le souffle.

Retour au circuit, taxiiiii et direction Hôtel, il est 20H15.

Bizarrement je suis heureux de rentrer et me détendre. J’ai eu l’impression d’avoir passé une éternité à déposer mes sacs et mon vélo, j’ai jamais été aussi angoissé.

Dimanche 27 octobre

On y est, la nuit a été courte, débout 4H, petit déj, tatouage, puis 5h rdv devant mon hôtel une navette passe nous prendre pour nous déposer devant le parc vélo. Il est 5H30, je retrouve Cédric. Il fait nuit, et pas une seule lumière ou quelques frontales et le parc n’ouvre qu’à 6H. Que ce fût long, j’ai hâteeee j’en peux plus.

Le parc ouvre ses portes. Sur le GUIDE ( vous savez celui où est écrit « les bénévoles seront aux petits soins avec vos vélos) est spécifié « les pompes personnelles sont interdites, l’organisation en mettra à disposition ». Et bien heureusement que certains ont dérogé à la règle. Il y a une pompe par rangée soit pour environ 300 vélos, juste impossible. Je trouve une pompe, avec Cédric on gonfle avec la lumière du téléphone, oui oui il fait toujours noir et pas une lumière. Je ne perds pas de temps, pneus, gourdes, gels ok.

Je sors du Parc, il est 6H30, la départ Natation est à 8H, on patiente comme on peut, on regarde les étoiles et le soleil se lever, puis on enfile la combinaison.

Enfin, …

Il est 7H45 départ des pros, on passe les différents SAS et j’éclate de rire, ça me détend car il y avait des SAS 30’15 à 31’45 ou encore 31’45 à 32’30 énorme. Si y en a qui sont capables de prédire pile poil leur temps de natation, trop fort. Je me place dans le SAS -30′. C’est parti, toutes les 8 secondes 6 athlètes. Notre tour arrive BIP BIP BIP TUUUUUUT.

Je cours à côté de Cédric on découvre de la glaise qui nous glisse entre les orteils, on rigole quand soudain je disparais, je viens de tomber dans un trou énorme. J’arrive à me relever Cédric est mort de rire. Moi un peu surpris. Je plonge et place ma nat rapidement sans être gêné, l’avantage du « ROLLING START ». J’essaie de tirer au mieux ma trajectoire, les bouées défilent. Demi tour dernière bouée, le soleil est présent et il m’est quasi impossible de voir le finish. Je fais donc confiance au camarade devant. J’arrive au ponton, cherche mes appuis, rien, mince, quand soudain un bénévole m’attrape le bras et m’expulse sur le tapis. Ah ok, bon ba merci lol.

Je tchek 30’45 pas mal, mince j’esquisse un sourire j’aurais dû me mettre dans le SAS 30’15 à 31’45.

Direction Sac vélo, tout le monde marche, 2 mètres plus tard moi aussi, le parc vélo est en surplomb donc grosse patate de 300m. J’ai pas besoin de cela pour faire grimper mon cardio 183 bpm dans la transition.

Je récupère mon vélo, je sais que le parcours risque d’être éprouvant, mais je suis confiant. Le départ est une grande descente, on atteint très vite les 50km/h, et d’un coup virage à droite et on te hurle de ralentir car tu dois absolument prendre la route côté gauche, les pros descendant sur la voie de droite à pleine vitesse. Ouchhh j’appuie sur les freins « merci les freins à disques » car c’était limite. Et d’après les échos il y a eu quelques dégâts assez conséquents. Ça monte dur, j’essaie, je dis bien j’essaie, de contrôler mes watts 320-330.

Sommet atteint, bimm position aéro et….. rien aucune sensation si ce n’est d’appuyer comme un fou et de ne pas avancer, je suis collé à 28km/h. Je me compare aux autres, et en réalité c’est un faux plat montant avec une route sans rendement. Je patiente, je croise Cédric, demi-tour qui confirmera le faux plat car les watts baissent, l’allure augmente. Je me concentre et me dit « allez c’est maintenant ». Mais cela va malheureusement pas être le cas. 10km plus loin, toute une série de faux plats très usants et une route de plus en plus catastrophique, tu es obligé de regarder où placer ta roue. A tel point que dès le 1er ravito je récupère une gourde que je vais perdre 2km plus loin.

Je constate ne pas être le seul, au vu du nombre d’objets sur la chaussée, entre gourdes, chambres à air, gels et même ceux sur le bas côté avec pneu crevé.

Je me re-concentre comme je peux, la route est abominable et toujours cette sensation d’appuyer et de n’avoir aucun rendement. J’en profites pour regarder paysages.

Mentalement et psychologiquement au 45km, je faibli et avec du recul j’ai lâché un jus juste énorme, complètement abattu sur le fait de forcer et ne pas avancer, je commence à perdre mes moyens et ma course. « Je pense que j’étais trop désireux de faire un gros vélo ». Dans ma tête je n’y suis plus, je ronchonne sans arrêt (comme d’hab hein Pierre) après l’état de la route. Cela vibre tellement que pendant presque 50km impossible de lâcher mon guidon pour prendre ma gourde.

ATTITUDEEEE , je suis seul comme souvent. Personne devant moi pour me recadrer, me motiver.

Enfin la partie roulante arrive, il reste 38km. Je débranche, me place pour reposer mes avant-bras très sollicités.

Tête baissée, je roule 246 watts 45km/h. Ok cela fait du bien au moral, je vois au loin du monde, « allez Damien appuie » et là un peloton, oui oui un peloton d’une vingtaine de personnes me double, et pas vu un seul arbitre sur le parcours.

« Photo prise juste au moment où je me fais déposer ».

Je décide de me mettre en retrait mais de ne pas les lâcher, 10mn plus tard ils ne sont déjà plus là, impossible.

L’arrivée approche ainsi que la civilisation, j’en ai marre et pense déjà à la course à pied. Je tchek ma montre, résultat : 2H34, 90km 896D+ 35 de moyenne. Je ne m’attendais pas à cela, tant mieux. 3H16’47 d’épreuve. Allez 1h43 au semi max et sub5 atteint.

Mais je suis conscient, que le parcours vélo a laissé des traces sur la CAP. Et cela se confirme dès lors que je pose les pieds par terre pour ranger mon vélo à son emplacement. Je cours comme « un cowboy descendant de son dromadaire ».

Basket, casquette, gel, gooo pour 4 x 5km de ligne droite. Je pars prudemment, bon en fait je pars comme je peux. J’aperçois Sabine et Maé « GROS SMILE » et tape dans les mains.

J’ai l’impression d’avoir un bon rythme, mais que nini. Juste une impression, au bout de 2Km ma montre affiche 5’05/km. La chaleur commence a fortement se faire ressentir et cette ligne droite est interminable. Je profite des ravitos pour me rafraichir.

Le retour sera semblable à l’aller, je retrouve mes 2 fidèles supporters qui donnent de la voix (pas autant que toi brice…). Re « GROS SMILE »

J’arrive à la moitié du parcours, 10km600 55’37 soit 4H11’37 d’effort. Je fais vite un calcul, il me reste – de 48′ pour le sub5. Faut que j’accélère, c’est peine perdu, mes cuisses sont horriblement lourdes, et il fait chaud.

C’est donc avec ATTITUDE que je terminerais cet IRONMAN 70.3 de MARRAKECH, je prends plaisir à chaque ravito où les bénévoles t’encouragent. Photographe??? « PAUSE ET SMILE ».

L’arche approche, j’y suis et un de plus. FINISHER EN 5H09.

Je vais enfin pouvoir dévorer et faire exploser le buffet et le Bar de l’hôtel. Figurez-vous que le dimanche soir pas une frite dans les plateaux. Oh les fumiers…. mais il y avait de la bière, du coup j’ai pas mangé LOL.

Celui-ci je peux dire que je l’ai fait, personnellement je ne remets pas en cause le fait qu’il soit dur niveau vélo avec le dénivelé et encore moins les bénévoles qui nous ont encouragé et qui ont simplement fait de leur mieux en fonction de leurs directives, bravo à eux. Je trouve juste que l’organisation IRONMAN a été un peu trop souple sur la logistique et l’état du parcours vélo.

Voilà c’est enfin fini. Bravo à toi Cédric CATY qui en plus d’avoir fait 10km au lieu de 800m pour rejoindre son hôtel la veille de course en footing (oui il s’est perdu) et qui termine celui-ci en 4H50 chapeau mec.

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